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Qu'ont en commun la Croix-Rouge, un syndicat, une organisation pour handicapés, l'Armée du salut et une Chambre économique? Au premier coup d'oeil, presque rien. Pourtant, leur structure fondamentale est similaire: ce sont des organisations à but non lucratif (en anglais NPO, pour «non-profit organisation») qui ne dépendent pas de l'Etat, mais ne sont pas non plus des entreprises privées, bien qu'elles soient souvent amenées à gérer d'importantes sommes d'argent ou un personnel conséquent.
«Ne pas avoir de but lucratif n'exclut pas que l'on ne puisse pas disposer d'une vraie structure de management», explique Robert Purtschert, le directeur de l'Institut pour le management des associations et des sociétés coopératives (VMI) de l'Université de Fribourg, qui célèbre aujourd'hui ses 25 ans d'existence en présence de nombreuses personnalités, comme le conseiller fédéral Joseph Deiss.
UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE
L'activité du VMI se concentre essentiellement sur l'enseignement des techniques de management, basées sur la pratique, la recherche interdisciplinaire et sur une longue expériences des NPO. L'institut développe ainsi depuis les années 80 toute une palette de produits de formation continue (spécialisation en marketing, finances, comptabilité, gestion). Dernier en date, la mise sur pied d'un «Diplôme postgrade '(MBA) en management des NPO», une première en Europe, qui obtient un franc succès.
Ce qui au départ n'était qu'un «hobby» du fondateur du VMI, le professeur Ernst-Bernd Blümle, s'est, au fil des ans, transformé en un'centre de recherche et de formation reconnu. En 25 ans, le VMI a ainsi acquis ses lettres de noblesse en Suisse, mais également au-delà des frontières. «Nous sommes le plus grand institut européen dans ce domaine, affirme M. Purtschert. Nous sommes très connus en Autriche, en Allemagne et dans tout le monde germanophone».
Les cours, donnés par des professeurs d'universités et des spécialistes internationaux, sont suivis par des professionnels de tous horizons. «Nous avons accueilli des gens du TCS, de la CroixBleue ou de sociétés agricoles», détaille le directeur. Et pour dispenser un enseignement de qualité, le VMI a même élaboré un ouvrage de référence en la matière en Europe: le «Modèle fribourgeois pour le management des NPO», réédité à de nombreuses reprises
PEU CONNU EN ROMANDIE
Par contre, si l'intérêt n'est pas nul en Romandie, le directeur avoue que pour l'instant, les activités du VMI y sont mal connues: «Il y a dix ans, nous avons engagé 20000 fr. pour l'organisation d'un séminaire. Il n'y avait que douze participants. Il manque un marché. Et pour en créer un, cela demande beaucoup d'investissements, ce qui coûte cher pour nous qui devons nous autofinancer». Pour y remédier en partie, le VMI a mis sur pied il y a deux ans un MBA dans la langue de Molière.
Vu la demande, les dirigeants du VMI envisagent l'avenir avec confiance, malgré la concurrence qui s'est maintenant installée en Suisse et en Europe. Avec cependant un souhait principal: «Nous aimerions disposer d'un vrai centre de formation continue, avec des salles adéquates, pour ainsi offrir un réel confort à ceux qui fréquentent nos cours», glisse M. Purtschert, qui explique que les séminaires ont pour l'instant souvent lieu dans des salles d'hôtels louées pour l'occasion.
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